Après la rencontre virtuelle de mars dernier, le ministère des affaires étrangères du Japon et la JICA ont organisé, jeudi 18 août 2022, à l’endroit des professionnels des médias, une séance de briefing en ligne sur la TICAD 8. Cette séance a permis de donner un aperçu sur les enjeux de ce forum qui intervient dans un contexte mondial de crise climatique et sécuritaire.
Sylvestre TCHOMAKOU
Organisée chaque trois (03) ans, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), initiative lancée en 1993 par le Gouvernement du Japon enregistrera sa 8ème édition les 27 et 28 août 2022. Mettant un point d’honneur sur la co-création de solutions avec les Etats africains en vue d’améliorer le niveau de vie des populations et faciliter la croissance durable du continent, la TICAD 8 qui s’organise dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 a laissé des séquelles sur les économies en développement, sera l’occasion de discuter des questions majeures.
l s’agit du réchauffement climatique, la paix et la stabilité, l’investissement du secteur privé japonais en Afrique, le développement du numérique sur le continent, etc. Intervenant à au cours de la rencontre, Tadayuki Miyashita, Directeur général adjoint du Département des affaires africaines au Ministère des affaires étrangères du Japon, a expliqué que la TICD 8 s’inscrit dans l’approche traditionnelle japonaise de développer des ressources humaines de qualité. « Dans les dernières conférences de la TICAD, le Japon a mis l’accent sur les investissements du Japon vers le continent africain et nous voulons accélérer cette approche. Comme catalyseur d’un nouveau développement sur le continent, nous nous attendons à quelques domaines, par exemple : les startups, l’économie verte, la numérisation portée par la jeunesse africaine. Nous voulons apporter un soutien aux acteurs qui travaillent dans ces domaines », a précisé aux journalistes le DGA Tadayuki Miyashita.
Priorité à la sécurité humaine à la JICA
Présentant pour sa part les efforts du Japon pour une éradication rapide des maladies infectieuses en Afrique, Ryuichi Kato, Vice-Président de la JICA a indiqué que plusieurs centaines de milliards ont été investis dans le renforcement des capacités des laboratoires. A ce titre, dans la logique d’une Afrique résiliente, inclusive et prospère, il a été créé en 1979 avec l’aide du Japon l’Institut Noguchi pour la recherche médicale au Ghana (NMIMR pour Noguchi Memorial Institute for Medical Research) sur le campus de l’Université de Legon, à Accra. Construit en l’honneur du Dr Hideyo Noguchi, un chercheur japonais emporté par la fièvre jaune alors qu’il menait des recherches sur cette maladie au Ghana, cet institut, grâce à l’appui de la JICA a mené divers projets de recherche sur les maladies infectieuses sur le continent. Au-delà du domaine sanitaire, le Japon à travers la JICA est présent aux côtés des peuples africains dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation, etc.
Pour la production des vaccins anti-covid-19 et autres maladies, sans oublier les équipements médicaux, des bailleurs japonais, selon Ryuichi Kato, vont, via la JICA, financer Afreximbank pour un montant de 200 milliards de dollars US. Ce qui devrait permettre à l’Afrique de réduire voire tourner dos à l’importation des vaccins et pouvoir offrir une meilleure sécurité sanitaire aux populations. « Pour renforcer la production des produits médicaux et pour renforcer les installations et les équipements, il faut un investissement à long terme. Une banque commerciale ne suffit pas, donc une agence commerciale comme la JICA travaille dans ce domaine, (…) il faut un financement public privé », va-t-il compléter. Du reste, il est à noter que la TICAD est un forum ouvert auquel participent non seulement les pays africains mais aussi les organisations internationales, le secteur privé et la société civile qui œuvrent au développement de l’Afrique. Pour cette édition qui aura lieu en Tunisie, soit la deuxième sur le continent après l’étape du Kenya (TICAD 6) en 2016, la sagesse et les efforts des uns et des autres seront réunis et discutés afin de contribuer efficacement au développement de l’Afrique. La TICAD promeut l’appropriation africaine et le partenariat international.