La hausse des prix de l’énergie et des produits de base ne s’arrêtera pas de sitôt. Selon la dernière édition du rapport Commodity Markets Outlook publié par la Banque mondiale, cette flambée liée au conflit russo-ukrainien, se maintiendra à un niveau historiquement élevé jusqu’à la fin de 2024.
Félicienne HOUESSOU
Les perturbations subies par le commerce des produits alimentaires et la production d’énergies en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine frappent de pleins fouet le pouvoir d’achat de toute la population. Au Bénin, les prix du gasoil, du pétrole et du gaz ont connu respectivement une hausse de 68 francs, 186 francs et 65 francs. Soit 668 francs /l pour le gasoil, 795 francs/kg pour le gaz domestique et 851 francs/l pour le pétrole. Selon le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, la hausse exponentielle du prix du gasoil sur le marché international a induit un prix réel à la pompe de 1 020 francs/l. « Nous sommes obligés de concéder aux importateurs que l’on passe à 668 francs pour le gasoil. Là encore, on continue de faire un effort de plus de 400 F sur le litre. Si on ne concédait pas ce niveau de prix aujourd’hui, c’est qu’on aura une situation telle que nos importateurs ne s’approvisionneront plus », explique-t-il lors de ses récents échanges avec les médias. Le porte-parole du gouvernement indique que les importateurs ont le dos au mur malgré la subvention du gouvernement.
Et cela, pour combien de temps ? « Les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024 », répond la Banque mondiale dans son dernier rapport. Selon l’institution, « Les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes. Cependant, les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu ». Selon les prévisions de la Banque Mondiale, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40 % et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année, ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine. Les prix des métaux devraient pour leur part progresser de 16 % en 2022 avant de s’atténuer en 2023, mais en se maintenant à des niveaux élevés.