La microfinance constitue un relais dans le financement des micros, petites et moyennes entreprises du marché ouest-africain. Intervenant dans tous les secteurs d’activités, les acteurs du secteur de la microfinance sont des locaux et autres compétiteurs. Compte tenu de leur impact sur l’activité de financement dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), l’Agence Ecofin passe en revue les structures de microfinance les plus importantes de l’Union.
Falco VIGNON
En Afrique, environ 480 millions de personnes sont exclues du système bancaire. 71 % de la population adulte de l’Afrique subsaharienne ne dispose pas de compte auprès d’une institution financière formelle (banques traditionnelles, IMF, coopératives). Un potentiel que saisi bien les structures de microfinance de la sous-région. Les institutions de microfinance continuent de faire progresser leur positionnement dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), totalisant plus de 2253 milliards FCFA (3,74 milliards de dollars) d’actifs à fin 2020, soit une hausse de 11%. Dans son classement basé sur le total bilan, l’Agence Ecofin place le Crédit mutuel du Sénégal (UCCMS) en tête de liste. Avec un total bilan estimé à 255 milliards FCFA, l’UCCMS dont le réseau dépasse les 200 agences au Sénégal a vu ses actifs augmenter de près de 6 %, à fin 2020. Elle est suivie de la Faîtière des caisses populaires du Burkina Faso (FCPB), ex-RCPB, qui totalise 253 milliards FCFA. Créditée de la plus forte croissance (31,7%) dans l’Umoa en 2020, l’Union des coopératives d’épargne et de crédit de Côte d’Ivoire (UNACOOPEC-CI) ferme le trio de tête. Les actifs de la société qui dispose de plus de 130 points de services à travers le pays ont atteint les 141 milliards FCFA.
La togolaise FUCEC quant à elle, se positionne en 4ème position avec son réseau de 35 coopératives. Le leader incontestable sur le marché togolais, a vu ses actifs s’améliorer de moins de 5% à 137 milliards FCFA. A la 5e et 6e place de ce classement, on retrouve les filiales sénégalaise et ivoirienne du groupe parisien Baobab, opérant sur les marchés africains et chinois. Baobab SN a enregistré un total bilan sous la barre des 120 milliards FCFA. Baobab CI, quant à elle, a été portée à108 milliards FCFA. Leader sur le marché béninois, la Faîtière des caisses d’épargne et de crédit agricole et mutuel (FECECAM), frôle de peu la barre des 100 milliards FCFA d’actifs, après une croissance de 8,7% de son bilan. Avec près de 90 caisses, la structure qui fédère les CLCAM (Caisse de crédit agricole mutuel) au Bénin occupe la 7e place du top 10. Elle est suivie de Cofina Côte d’Ivoire, première filiale du groupe ouest-africain qui se réclame de la méso finance. Cette structure a porté ses actifs à 83 milliards FCFA, fin 2020, soit un accroissement de 12%. UM-PAMECAS et UM-ACEP, deux systèmes financiers décentralisés (SFD) sénégalais viennent compléter ce classement, confirmant la dominance du pays de la Téranga dans le secteur de la microfinance.