Les conséquences des ennuis politico-judiciaires de Sébastien Ajavon sont multiples et multiformes. Elles vont des implications sur sa propre personne, ses entreprises politiques et économiques à sa contribution aux ressources de l’Etat et ses actions sociales. Le cœur brisé suite à une aventure politique de laquelle il est sorti 3è à l’issue de la présidentielle de 2016, il a dû trouver refuge en France. A Djeffa près de Porto-Novo et sur le territoire national, les portes des marques dont Sébastien Ajavon est le dépositaire sont closes. Billet retour sur le démantèlement d’un homme d’affaires et de son empire économique.
Falco VIGNON
Les déboires avec la justice béninoise ont conduit l’homme d’affaires Sébastien Ajavon à quitter le Bénin. Au nombre des grosses fortunes, Sébastien Ajavon était le 2ème homme le plus riche du Bénin. En 2015, avec un patrimoine estimé à 350 milliards de FCFA (plus de 530 millions d’euros), il est la deuxième fortune du Bénin derrière Patrice Talon. Il était par ailleurs le plus gros contributeur au fisc béninois, et figure à la 17e place du classement Forbes des plus grandes fortunes d’Afrique subsaharienne. Ajavon a bâti sa richesse dans le froid, notamment dans l’importation des produits congelés dont la volaille et le poisson constituaient le gros lot. Etait-il aussi trafiquant de produits prohibés comme l’a révélé « l’affaire Ajavon » ? Elle est une affaire politico-judiciaire ayant débuté avec la saisine, le 28 octobre 2016, de 18 kg de cocaïne qualifiée de « pure ». Ce jour-là, 17,265 kg de cocaïne ont été saisis par la police du port autonome de Cotonou dans un conteneur de la société Cajaf-Comon en provenance du Brésil, cachés entre 2.600 cartons de gésiers de dinde congelés. La société Cajaf-Comon est alors le plus gros importateur de volaille surgelée au Bénin, et est la propriété de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016. Arrêté et relaxé pour défaut de preuve, Sébastien Ajavon est finalement condamné à 20 ans de prison en 2018. Durant toute la durée de cette affaire, Sébastien Ajavon et ses avocats dénoncent un complot ourdi par le pouvoir. L’affaire a eu plusieurs conséquences politiques. Sébastien Ajavon est devenu l’un des principaux opposants au régime de la Rupture, alors qu’il avait soutenu l’élection du candidat Patrice Talon au second tour de l’élection présidentielle de 2016. Ajavon vit depuis 2018 en exil en France, où il a obtenu le statut de réfugié politique. Son empire économique s’est écroulé avec l’attribution des fréquences de la chaîne de radio Soleil FM et du non renouvellement de fréquence à Sikka TV, deux organes de presse dont il était promoteur. Mais plus encore, c’est le délabrement de sa principale société Cajaf-Comon. Pour ne pas tomber totalement dans l’abîme, l’homme qui s’est improvisé en politique a réorienté ses affaires dans d’autres pays de la sous-région. Cependant, l’envie et la nostalgie d’être chez lui au Bénin sous le ciel de Djeffa ou dans les cocoteraies de Grand-Popo, doivent beaucoup lui manquer.
Les méandres de la politique
Il n’y a pas deux capitaines dans un même bateau. L’élection présidentielle de 2016 avait mis aux prises trois hommes d’affaires dont deux établis au Bénin. Il s’agissait du bi-nationaliste Lionel Zinsou, grosse fortune en France et de Patrice Talon, magnat du coton béninois et Sébastien Ajavon, roi de la volaille et du poisson. « Connais-toi, toi-même », a dit Socrate. Ajavon se connaissait pourtant bien plus affairiste que politique. A plusieurs reprises, il avait déclaré ne jamais aller en politique en raison de ce que, sans pudeur, les hommes politiques ne respecteraient pas leur parole. Mais le contexte particulier de la présidentielle de 2016, l’a appâté. Ajavon n’a pas su résister à la tentation. Il en apprendra à ses dépens en se lançant en politique. En effet, arrivé 3ème au 1er tour de la présidentielle, son soutien était déterminant pour départager Lionel Zinsou et Patrice Talon au second tour. Or, avant même le 1er tour, Ajavon, tout comme Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irénée Koupaki, entre autres candidats, s’étaient retrouvés dans une coalition dite de Rupture contre Lionel Zinsou, le dauphin du président Boni Yayi. Logiquement, il était difficile à Ajavon de faire volte-face, surtout qu’ils avaient tous pris l’engagement de soutenir celui qui se retrouverait face à Lionel Zinsou au second tour. Dès lors, sur la bonne foi, Ajavon a invité ses militants et admirateurs à porter leurs suffrages sur le candidat Patrice Talon. Les accords politiques, sous les tropiques n’engagent que ceux qui y croient. Six mois après l’élection, le nouvel homme fort du Bénin, tenait à lever les obstacles pour régner en maître incontestable. Alors naîtra l’affaire Ajavon. Ayant auparavant soutenu la candidature de Patrice Talon pendant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2016, Sébastien Ajavon devient l’un de ses principaux opposants, l’accusant d’être responsable de ses ennuis judiciaires. Il crée ainsi son propre parti politique d’opposition en mars 2018, l’Union sociale libérale (USL). Mais le parti n’est pas parvenu à se déployer pour servir de rempart à l’homme d’affaires, roi du poisson.
Film de l’arrestation d’Ajavon
La découverte d’environ 18 Kg de cocaïne dans un des conteneurs de la société Cajaf-Comon, conduit à l’arrestation, le 28 octobre 2016, de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon. Il est placé en garde à vue pendant une semaine à la gendarmerie maritime de Xwlacodji (Cotonou). Il passe en comparution immédiate le 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Cotonou, aux côtés de 3 de ses employés. D’après un proche du chef de l’État, c’est un service de renseignements d’un pays européen, avec lequel le Bénin aurait signé des accords de coopération en la matière, qui a transmis à la Direction des services de liaison et de la documentation (DSLD, le service de renseignements de la présidence) « une information très précise » concernant cette cargaison. Son chef, en a informé le président, Patrice Talon, le 27 octobre en début de soirée. Après avoir hésité à agir en pleine nuit, le patron de la DSLD, Pamphile Zomahoun, gendarme de profession, a alors chargé la gendarmerie du Port autonome de Cotonou, et non l’Office central de répression du trafic illicite des drogues (Ocertid), comme le veut la procédure, d’organiser la saisie le lendemain matin. L’enquête a depuis été confiée à une commission mixte regroupant l’Ocertid, la gendarmerie, la police et la douane. Ajavon constitue 27 avocats pour sa défense. Il est finalement relaxé pour insuffisance de preuves et au bénéfice du doute. Sébastien Ajavon et ses avocats dénoncent alors un « complot politique » et une « machination », pointant du doigt le président Patrice Talon et son gouvernement, que l’homme d’affaires avait pourtant soutenu durant l’entre-deux-tours. Aussitôt relaxé, il accourt vers l’église Saint Michel de Cotonou pour rendre grâce à Dieu pour la liberté retrouvée. En février 2017, Sébastien Ajavon porte plainte contre X à Cotonou afin de découvrir qui a introduit la drogue dans le conteneur destiné à sa société. Un bras de fer politico-judiciaire est ainsi engagé avec le pouvoir du président Patrice Talon. Les années suivantes, d’autres problèmes apparaissent : deux médias appartenant à Sébastien Ajavon sont suspendus pendant plusieurs mois, et sa société Cajaf-Comon fait face à un redressement fiscal de 254 millions d’euros. Ses avocats dénoncent alors un « acharnement » et demandent la protection de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) pour leur client.
De Porto-Novo à Arusha : la recherche du droit
Après la création en août 2018 et l’opérationnalisation de la CRIET (Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme), l’affaire de 18 kg de « cocaïne pure » est exhumée. En 2018, Sébastien Ajavon est de nouveau poursuivi pour trafic de cocaïne. Il est jugé par un tribunal spécial érigé à Porto-Novo, plus compétent à en connaître l’affaire. Le 26 septembre 2018, le procureur spécial, Gilbert Ulrich Togbonon, le convoque ainsi que les trois autres personnes qui, comme lui, avaient été relaxées en 2016. Après une première convocation pour le 4 octobre 2018, le procès a finalement lieu le 18 octobre. Sébastien Ajavon est représenté par plusieurs avocats, et notamment par Éric Dupond-Moretti. L’homme d’affaires, qui séjourne alors en France depuis plusieurs semaines, refuse de se rendre à son procès, tandis que ses avocats dénoncent de « graves irrégularités de procédure ». Le 18 octobre 2018, il est condamné à 20 ans de prison pour « trafic international de cocaïne » ainsi qu’à une amende de 5 millions de FCFA (7 600 €), ce qui représente alors la peine maximale. Un mandat d’arrêt international est lancé contre lui par la justice béninoise. Ses biens sont saisis et ses sociétés liquidées. Le 28 novembre, la CADHP condamne l’État béninois à payer 36 milliards de FCFA à Sébastien Ajavon pour les préjudices subis, et demande la levée de la saisie imposée sur ses comptes bancaires. Dénonçant un « coup monté », Sébastien Ajavon décide de demander l’asile politique à la France. En avril 2019, le statut de réfugié politique lui est accordé par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). En mars 2021, il est à nouveau condamné à 5 ans de prison ferme par contumace pour « faux, usage de faux et escroquerie ». C’est alors que Sébastien Ajavon décide de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Le 18 mars 2018, lors d’un procès ayant lieu à Arusha (Tanzanie), au siège de la CADHP, les avocats de Sébastien Ajavon réclament 550 millions de FCFA (830 millions d’euros) de dommages et intérêts à l’État béninois pour préjudices moraux et commerciaux. Deux témoins ne se présentent pas au procès, disant avoir reçu des menaces. Les avocats de l’État béninois estiment quant à eux que cette demande est irrecevable devant la Cour, car « tous les recours judiciaires internes n’ont pas été épuisés ». La juridiction communautaire d’Arusha a reconnu en 2020 la « violation des droits politiques » de Sébastien Ajavon et demandé la suspension des élections municipales, poussant le Bénin à se retirer du protocole de la Cour. Le 29 mars 2019, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) condamne l’État béninois pour violation des droits fondamentaux de Sébastien Ajavon. Elle estime notamment que l’État béninois a violé son droit à être jugé par une juridiction compétente, ainsi que le principe « non bis in idem », selon lequel nul ne peut être poursuivi deux fois pour les mêmes faits. La Cour demande en conséquence l’annulation de la condamnation de la Criet dans un délai de 6 mois. Cette demande reste cependant lettre morte de la part de l’État béninois. Fin 2019, les avocats de Sébastien Ajavon saisissent à nouveau la CADHP pour dénoncer la « violation des droits politiques » de leur client. La Cour leur donne raison le 17 avril 2020, et ordonne la suspension des élections municipales qui doivent avoir lieu le 17 mai 2020, afin de « préserver la démocratie béninoise ». Le Bénin décide alors de se retirer du protocole de la Cour une semaine plus tard.
Pro-Talon et pro-Ajavon se regardent en chiens de faïence
Juste après la saisie et quelques minutes avant d’être interpellé, Ajavon a dénoncé un complot politique contre sa personne. Le roi du poulet n’a pas hésité à en accuser le pouvoir en place et, sans le nommer, le chef de l’État. C’est peu dire que ce dernier et ses proches ont, de leur côté, très mal pris ces attaques. « C’est une affaire de droit commun qu’Ajavon a voulu politiser », répond-on de la présidence de la République. La nouvelle de cette arrestation a eu l’effet d’une bombe. Ajavon n’est pas seulement le principal importateur de volailles congelées d’Afrique de l’Ouest, il fut également le troisième homme de la dernière élection présidentielle et l’un des principaux soutiens de Patrice Talon au second tour. « Ajavon va agiter le pays comme Talon l’avait fait sous Yayi », pense un homme qui le connaît bien. Depuis cette affaire, pro-Talon et pro-Ajavon se regardent en chiens de faïence. Devant les kiosques à journaux les discussions sont animées et manquent souvent de tourner à l’affrontement. Condamné à 20 ans de prison assortis d’un mandat d’arrêt international et à une amende de 5 millions de francs CFA, Sébastien Ajavon dénonce un « coup monté ». Accusations que réfute le ministre béninois de la justice. Depuis le début de cette affaire, des voix s’élèvent pour dénoncer une instrumentalisation de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Interrogé par la DW, Maître Sévérin Quenum affirme qu’il n’est « pas juste de dire que le président Talon passe par le biais de la justice pour éloigner et éliminer des opposants politiques. » A la question de savoir si le Bénin attendait de la France qu’elle lui livre Sébastien Ajavon, le ministre de la justice rappelle qu’au vu de la gravité des faits incriminés, « rien ne s’oppose à une telle livraison ». De sources proches du parquet de la Criet, Monsieur Sébastien Ajavon jugé par contumace a le droit de « faire opposition » à la décision de justice. Mais pour faire admettre son dossier, « il devrait se constituer prisonnier », affirment les sources. Cette étape devant se produire avant un éventuel pourvoi en cassation. « Quand le mis en cause n’est pas là, son avocat peut le remplacer mais ce n’est pas automatique au Bénin. Ce n’est pas un droit », précise une autre source.
Effondrement d’un empire économique
Depuis 2016, l’empire économique de Sébastien Ajavon le premier contributeur fiscal du pays a beaucoup souffert. Tout d’abord, en raison de la récession qui sévit au Nigéria, son groupe, détenteur de 50 % des parts du marché de la réexportation de poulet vers ce pays voisin, a vu ses recettes fondre de plus de 70 %. Une situation assez difficile, que l’affaire des 18 kg de cocaïne est venue aggraver. C’était le 28 octobre 2016. Malgré ces difficultés, Sébastien Ajavon a bénéficié du soutien de ses pairs durant cette affaire, pour être reconduit à la tête du patronat béninois. Mais il a également découvert, selon ses proches, que cette « guerre politique » n’était que la face visible d’une guerre d’usure. Car, environ deux semaines après sa libération, et sur le fondement de cette affaire de cocaïne, les douanes béninoises ont retiré à l’homme d’affaires l’agrément qui lui permettait d’opérer sur le terminal à conteneurs de Djeffa. Une mesure perturbant sérieusement le fonctionnement de toute la chaîne de transit du groupe. Dans la foulée, deux autres symboles de l’empire de Sébastien Ajavon ont également été touchés par des mesures restrictives : la chaîne de télévision Sikka TV et la radio Soleil FM ont été fermées par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication pour avoir, comme cinq autres médias, violé leurs conventions d’autorisation en modifiant unilatéralement le lieu d’où elles devraient émettre. Par la suite, il a perdu le contrôle de ces deux médias dont la fréquence de la radio Soleil a été attribuée au groupe Frissons radio.
Reconstitution de l’empire économique à l’étranger
Sébastien Ajavon, le roi du poulet, veut transférer ses activités à l’étranger. L’homme d’affaires, présenté comme la deuxième fortune du Bénin, se dit victime d’une guerre d’usure et cherche à transférer ses activités à l’étranger. Selon plusieurs sources proches de l’homme d’affaires, celui-ci n’a aucune envie de perdre le reste de ses plumes au Bénin. Il aurait donc décidé d’entamer des démarches pour s’exiler ou déménager son empire vers d’autres pays de la sous-région. Déjà solidement implanté au Ghana, à travers sa société Cocas, il rêve de faire de même dans d’autres pays africains. Son récent voyage à Ouagadougou fait sans doute partie d’un plan de recherche de nouveaux pays d’accueil pour relancer ses activités mises à mal au Bénin. Ce qui ne l’a pas empêché, lors d’une rencontre avec le Premier ministre burkinabè d’alors, Paul Kaba Thiéba, en sa qualité de président du patronat béninois, de plaider pour un renforcement de la coopération entre le Burkina Faso et le Bénin. Depuis le 13 janvier 2017, Sébastien Ajavon n’est plus à la tête de sa société Comon-Cajaf, spécialisée dans l’importation et la distribution de produits alimentaires, principalement de volaille surgelée. L’intéressé lui-même n’a donné aucune explication officielle à sa démission, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit là de la conséquence de ses ennuis judiciaires. Cette décision illustre également la volonté de celui-ci de faire en sorte que son engagement politique ne pénalise pas ses activités commerciales. Après avoir eu maille à partir avec le régime de Yayi, sous lequel son groupe a notamment fait l’objet d’un redressement fiscal de 32 milliards de F CFA (49 millions d’euros), l’homme d’affaires béninois espérait un quinquennat paisible, lui qui a été faiseur de roi et membre privilégié de la coalition qui a permis à Patrice Talon de remporter la présidentielle de mars 2016. Mais ce rêve semble s’être brisé. Autour de Sébastien Ajavon, on laisse entendre que celui-ci n’attend plus grand-chose du pouvoir en place depuis la violation de l’accord formel qu’il avait conclu avec l’actuel chef de l’État : « Nous devions obtenir le tiers des postes ministériels. Nous n’avons eu que trois petits ministères, qui de surcroît sont gérés depuis la présidence. Pour moi, ce n’est pas une bonne collaboration ». Un conseiller proche du président béninois estime quant à lui : « Ajavon a lui-même cherché les histoires qui le poursuivent. On ne peut pas dire qu’on est dans la mouvance présidentielle et en même temps entretenir des mouvements syndicaux contre le régime. C’est une lubie ! » Dans les salons présidentiels, Patrice Talon refuse de commenter.
Du business à la politique
Depuis ses déboires avec les nouvelles autorités du Bénin, Sébastien Ajavon apparaît comme l’un des principaux opposants au pouvoir de Patrice Talon, qu’il a pourtant contribué à faire élire. Le désormais ex-patron de Comon‑Cajaf est un novice en politique : avant de se lancer dans la course à la présidence, en janvier 2016, il n’avait aucune expérience dans ce domaine et ne se revendiquait d’aucun parti. Il traitait d’ailleurs les hommes politiques de faux et des gens qui ne respectent pas leur parole. Après l’affaire des 18 kg de cocaïne, certains leaders politiques lui auraient proposé de prendre la tête d’une grande coalition de l’opposition. Mais, d’après ses proches, l’homme d’affaires entend désormais créer son propre mouvement politique. Sébastien Ajavon lance son parti politique l’Union Sociale Libérale (USL) le samedi 24 mars 2018 à Djeffa, près de Cotonou. L’homme d’affaires se positionne désormais comme un challenger face à la mouvance présidentielle lors des législatives prévues pour 2019. « Notre pays va mal et nous ne pouvons pas croiser les bras… », a lancé, ce samedi, Sébastien Ajavon devant un parterre de militants massés sur le stade de l’école de football qu’il a créée à Djeffa, à l’est de Cotonou. Pour Véran Ahouantchémé, président du comité d’organisation du congrès constitutif, « la gouvernance voulue par l’USL est la recherche de la satisfaction individuelle de tous les Béninois à travers la production de la richesse ». Sébastien Ajavon a été fait président d’honneur du parti. Le bureau politique est dirigé par Joël Ajavon, son frère et d’importantes personnalités politiques comme le député Léon Basile Ahossi (1er adjoint au délégué général) et l’ancien député André Dassoundo (chargé de la formation).