Le déficit de financement du commerce du continent était de plus de 80 milliards de dollars avant le COVID-19, et il est certainement plus important aujourd’hui. Bien qu’étant le moteur de toute économie, le commerce en Afrique souffre d’un manque considérable de financement. C’est ce qui empêche le continent d’atteindre son plein potentiel économique.
Issa SIKITI DA SILVA
Ces révélations choquantes ont été faites récemment par Makthar Diop, le directeur-général de la SFI (Société financière internationale), dans un rapport intitulé “Foresight Africa 2022”, publié le mois dernier par le think-tank américain Brookings Institution.
Bien que le financement du commerce soit une activité attrayante pour les banques africaines, ces institutions financières qui en principe devraient être à la première ligne pour financer ce secteur lucratif, semblent réticentes à s’y engager pleinement et dignement.
Certains observateurs semblent rejeter la responsabilité de cet échec aux états, déplorant leur manque de volonté politique à soutenir à la fois le secteur financier privé et les PME en vue de booster ce secteur catalyseur important de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté.
En dépit du rôle prépondérant joué par des institutions de financement du développement telles que la SFI pour accroître la disponibilité du financement du commerce en Afrique, Makhtar a réitéré que ces engagements doivent être soutenus à la fois par les secteurs public et privé pour garantir que la demande est satisfaite et que l’argent continue d’affluer.
En Afrique, un continent où la plupart de petites et moyennes entreprises (PME) semblent être abandonnées à leur propre sort, le financement du commerce à travers les banques commerciales reste minimal et souvent compliqué.
« La disponibilité de financements est essentielle à l’existence d’un système commercial sain. Aujourd’hui, jusqu’à 80% des échanges mondiaux bénéficient d’une forme ou d’une autre de financement ou d’assurance‑crédit. Mais il y a des lacunes considérables en matière d’offre, si bien que de nombreuses entreprises n’ont pas accès aux instruments financiers dont elles ont besoin », a déploré Roberto Azevedo, l’ancien DG de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans un rapport publié en 2018.
Sans un financement suffisant du commerce, des possibilités de croissance et de développement sont perdues, et les entreprises sont privées du combustible requis pour faire du commerce et se développer, avait-il ajouté.