(Dr Zul-kifl Salami apporte des précisions sur les appuis financiers du Bénin)
Dans le cadre des Assemblées annuelles 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, le Bénin a signé quatre accords pour des financements qui seront investis dans les secteurs de l’agriculture, de la formation professionnelle et technique, ainsi que de l’accès à l’eau potable pour un montant total de 74,5 milliards FCFA. Le chargé de mission du président de la République, Dr Zul-kifl Salami qui a participé aux assises à Washington DC avec le ministre d’Etat, chargé de l’économie et des finances a donné des précisions sur les points clés de la tenue des assemblées des institutions de Bretton Woods.
Falco VIGNON
Les 4 accords financiers d’un montant total de 74,5 milliards FCFA (plus de 123 millions $) pour soutenir plusieurs secteurs clés du développement ont été conclus avec trois institutions de développement. Il s’agit du Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA). Selon l’OFID, une contribution de 15,6 milliards FCFA (26 millions $) pour l’extension du Projet d’appui au développement du maraîchage (PADMAR) a été octroyé au Bénin pour 27 nouvelles communes. Cette initiative vise à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin en augmentant les revenus des exploitants maraîchers à travers des actions de soutien et de développement des capacités.
Avec les accords, un financement de 30 milliards FCFA (49,5 millions $) de la BOAD, a été octroyé au Bénin et sera investi dans la réhabilitation et la construction de trois lycées techniques professionnels dans les villes de Bohicon, Natitingou et Lokossa.Le projet de renforcement de l’accès à l’eau potable bénéficiera, quant à lui, d’un financement combiné du FKDEA et de la BOAD de 28,9 milliards FCFA. Ce projet prévoit l’installation de systèmes modernes d’approvisionnement en eau dans les villes de Bassila, Allada, Lokossa et Athiémé, selon l’Agence Ecofin.
La dimension historique des Assemblées annuelles de 2024, selon Dr Zul-kifl Salami
Une forte délégation du Bénin composée de Dr Zul-kifl Salami et du ministre d’Etat Romuald Wadagni a participé aux Assemblées Annuelles de l’année 2024 du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Le chargé de mission du président de la République, Dr Zul-kifl confie :
« Les assemblées sont terminées et c’est l’heure de la restitution, c’est l’heure du bilan. Permettez-moi d’abord de remercier très chaleureusement le pays hôte pour l’excellent accueil qui a été réservé à la délégation béninoise. Et également féliciter la haute direction du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale, ainsi que le staff de ces deux institutions pour le travail remarquable qu’ils ont fait et qui a permis des discussions, des rencontres, des lobbyings et finalement des résultats de ces assemblées de 2024. Les feux de la rampe se sont éteintes, c’est l’heure maintenant de tirer les conclusions, les conclusions pour l’avenir.
Ces assemblées de 2024 ont un caractère historique. Et cette historicité tient de plusieurs faits, je vais en citer quatre. Premièrement, elle a donné l’occasion de la célébration du 80e anniversaire de la conférence de Bretton Woods. C’était très émouvant, au cours de la plénière, de voir les images de Bretton Woods défiler devant les gouverneurs. Cette conférence du Bretton Woods, dont le 80e anniversaire, est célébré au cours de cette assemblée, a débouché sur la création de deux institutions de taille. D’une part, le Fonds Monétaire International et de l’autre, la Banque Mondiale.
Le deuxième, c’est qu’au cours de cette assemblée également, nous avons une décision tout aussi historique qui a été prise, c’est l’adhésion d’un pays développé, d’une puissance économique à savoir le Liechtenstein. Liechtenstein est devenu au côté des assemblées le 191e pays membre du Fonds monétaire international. Quand on sait que ce pays sur la base du Produit intérieur brut par habitant est la deuxième puissance économique du monde, sa venue au sein des fonds monétaires, certainement apporterait une valeur ajoutée, en termes de savoir-faire, en termes de puissance financière et certainement en termes de soutien des pays en développement.
La troisième raison qui motive l’historicité de ces assemblées de 2024, c’est le fait que le Fonds Monétaire, à travers le conseil des gouverneurs et son Conseil d’Administration, a pris la décision historique d’accorder un siège additionnel à l’Afrique Subsaharienne. C’est le résultat de longues négociations qui ont duré des années, du temps où moi-même j’étais gouverneur. Et c’est le lieu alors de féliciter toutes les instances décisionnelles, les gouverneurs, le conseil d’administration qui ont permis à cette décision d’être finalement matérialisée au cours de ces assemblées.
Cela aurait des implications pour l’Afrique Subsaharienne. Elle aura davantage de voix au chapitre. Elle apportera son savoir-faire. Elle apportera également son poids économique, car l’Afrique subsaharienne, c’est des ressources minières, c’est des ressources pétrolières, l’agriculture et consorts, toute chose qui permettra une meilleure visibilité de l’Afrique Subsaharienne et une meilleure crédibilité et respectabilité de nos pays. Cela appelle de notre part un devoir, c’est qu’on puisse capitaliser cette décision, ce siège additionnel, pour réellement apporter notre contribution aux délimitations du fonds et finalement résoudre les problèmes auxquels les pays de l’Afrique Subsaharienne sont le plus confrontés.
La quatrième raison qui fonde l’historicité de notre participation, c’est précisément le travail abattu par la délégation béninoise, conduite de main de maitre avec dynamisme par le Ministre d’État, le Ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni.
La délégation a été vraiment de tous les rendez-vous et au finish nous avons signé quatre accords de financement majeurs. Le premier, c’est avec le Fonds Koweitien de développement qui nous a alloué 8,6 milliards de francs CFA pour l’approvisionnement en eau potable en milieu rural. Le deuxième, accord a été signé avec le Fonds de l’OPEP pour le développement international l’OFID qui nous a alloué 15,6 milliards de francs CFA : c’est la BOAD dans le secteur de l’eau et dans le secteur également de l’éducation avec la construction de lycée technique et professionnelle à hauteur de 30 et 20 milliards de francs CFA respectivement. Ce qui fait que la délégation béninoise s’est tirée d’affaires, si je puis dire, au cours de l’assemblée, avec un pactole de 74,5 milliards de francs. Et le montant à lui seul ne suffit pas. Ce sont des financements essentiellement concessionnels, c’est-à-dire avec une maturité qui peut aller jusqu’à 30 ans, avec des taux d’intérêt avoisinant 1,75 ou 2%. Toutes choses qui sont compatibles justement au financement des infrastructures dans un pays en développement.
Ces résultats fantastiques que nous avons engrangés avec la signature des quatre accords, qui appelle de notre part, bien sûr, un devoir, c’est que nous fassions plus preuve d’agilité, de célérité dans la conduite des projets car le tout n’est pas d’avoir des ressources, il faut encore que les ressources humaines puissent piloter ces projets afin que l’impact que le peuple attend, en termes d’allègement de la pauvreté, en termes de prospérité partagée, puisse être atteint le plus rapidement possible. Nous devons également prendre l’engagement de respecter les normes de gouvernance qui sont un prérequis pour perpétuer l’aide de la communauté internationale au profit de l’Afrique Subsaharienne ».
La participation du Bénin
Le chargé de mission du président de la République, Dr Zul-kifl Salami confie : « Nous devons d’abord remercier encore une fois les autorités du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale pour le soutien continu qu’ils apportent à notre pays, la République du Bénin, mais également leur donner l’assurance que ces ressources seront utilisées avec efficacité. Au-delà de tout ça, bien sûr, nous avons eu des réunions B2B. Nous avons rencontré par exemple la délégation de la BADEA, la Banque Arabe pour le Développement en Afrique, celle du Fonds Koweitien, et nous avons pu baliser l’avenir en termes d’échanges, d’interactions et surtout de missions qui vont visiter leur siège pour présenter de nouveaux projets d’investissement au profit de la République de Bénin ».