Bien que la croissance du Pib et la réduction du déficit commercial apportent une lueur d’espoir, les défis économiques, en particulier ceux liés à l’inflation et à la gestion budgétaire, restent omniprésents dans la Zone Uemoa.
Aké MIDA
Au deuxième trimestre 2024, la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a affiché une croissance du produit intérieur brut (Pib) de 5,3 % sur un an. Cette progression, bien que robuste, masque des défis budgétaires persistants, notamment un déficit qui requiert une attention particulière.
En effet, le déficit commercial s’est contracté à 295,8 milliards de francs Cfa, grâce à une hausse des exportations (+16,2 %) qui a largement dépassé celle des importations (+6,9 %), d’après le Bulletin trimestriel des statistiques au titre du deuxième trimestre 2024 publié de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Cette évolution est un signe positif pour la balance des paiements, mais il reste à déterminer si cette tendance pourra se maintenir à long terme.
Le défi du déficit budgétaire demeure crucial. La pression inflationniste et la vulnérabilité des secteurs économiques, notamment le tertiaire, mettent en lumière la nécessité d’une gestion budgétaire rigoureuse. En effet, les données publiées par la Bceao révèlent des tendances économiques variées. D’une part, le secteur primaire a vu sa contribution à la croissance augmenter, soutenue par une hausse significative des prix des matières premières comme le cacao (+158,30 %) et le café (+38,1 %). D’autre part, le secteur tertiaire a subi un repli notable, freinant ainsi une partie de cette dynamique positive.
La flambée des prix des denrées alimentaires, avec un taux d’inflation s’établissant à 4,1 %, accentue les préoccupations liées au pouvoir d’achat des ménages. Les tensions sur les marchés céréaliers, en partie dues à une offre insuffisante, expliquent ce renchérissement. La hausse des coûts de l’alimentation pèse sur les budgets des Etats et pourrait exacerber les déficits budgétaires, si des mesures ne sont pas rapidement mises en place.
Les décideurs devront naviguer avec prudence dans ce paysage économique complexe pour garantir une stabilité à long terme et éviter un retour à des niveaux de déficit insoutenables. Ils devront s’efforcer d’améliorer les recettes fiscales, tout en contrôlant les dépenses publiques pour éviter un creusement de ce déficit.