En droite ligne avec la pensée populaire selon laquelle tous les insectes ne sont pas nuisibles, de nombreuses espèces participent à la bonne gestion de l’environnement et au bien-être de l’homme. Sur un long chapitre, on peut citer les abeilles, surtout les mellifères qui produisent le miel. Elles sont des acteurs de la pollinisation sans laquelle, il n’y a pas de bon rendement en agriculture. Des criquets sont consommés à satiété dans des régions du Sahel. Il y a également les grosses mouches dites « soldats noirs » qui élevées dans certaines conditions produisent en abondance au même titre que les mouches ordinaires, des larves ou asticots dont la richesse en protéine et en macro éléments n’est plus à démontrer. Plusieurs recherches des universités béninoises lèvent déjà le voile, et révèlent que les insectes comestibles pourraient constituer une alternative pour lutter contre la carence en protéines et en certains micronutriments.
Des insectes comestibles comme des grillons, criquets, termites…sont déjà incorporés à certaines farines, chips, biscuits…
Le commerce des insectes comestibles comme les grillons dans l’alimentation humaine ira-t-il grandissant au fil des années ? Au regard des techniques de production et de valorisation des grillons, il n’y a plus de doute.
« Le marché d’insectes comestibles notamment les grillons pourrait représenter des millions de dollars US dans les prochaines années dans de nombreux pays en Afrique. On peut citer l’Afrique du sud, le Nigeria, le Ghana, le Bénin…», affirme Akim Kituna, un entomologiste nigérian, spécialiste de l’étude des insectes.
«Si la consommation d’insectes par l’être humain est une réalité en Occident, elle n’a pas encore conquis tous les cieux africains ». L’expert nigérian citant des prévisions réalisées par « Meticulous Research », indique que les chiffres d’affaires du marché européen des insectes comestibles ont dépassé 260 millions de dollars (220 millions d’euros) en 2023, soit le triple par rapport à 2018. Cependant, l’Afrique peut revendiquer un marché d’une dizaine de millions de dollars US à la même époque…», précise-t-il encore.
INSECTES COMESTIBLES…
« En occident, les fins gourmets et gourmands se régalent déjà de sucettes ou de bonbons renfermant fourmis, criquets et grillons parfumés à la fraise, à la pomme ou à l’orange. Là-bas, quand on débute en entomophagie, on privilégie des insectes de petite taille ou aux saveurs subtiles comme les grillons…», dit-il encore.
Quand l’homme de science citait le Bénin, on a paniqué. Contre toute attente, c’est bel et bien la réalité.
En effet, un atelier sur l’utilisation et la valorisation des insectes comestibles dans l’alimentation humaine et animale qui a eu lieu les 15 et 16 juillet 2024 à Grand-Popo confirme que la science a franchi le rubicon et que notre pays va devenir un pays pionnier dans ce secteur.
«L’élevage des insectes comestibles présente de nombreux avantages notamment sur les plans nutritionnels, économiques et environnementaux…», déclare Racilia Ganta, assistante de recherche à la Faculté des sciences agronomiques à l’UAC.
Pour elle, dans une communication à cet atelier : « Les insectes sont riches en protéines et en micronutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Leur production nécessite moins d’espace et d’énergie en comparaison avec l’élevage des gros bétails qui est plus contraignant ».
…UN DOMAINE NÉGLIGÉ
La Béninoise Racilia Ganta, assistante de recherche à la FSA/ UAC confirme à travers ses recherches qu’il y a des insectes comestibles.
« De ce fait, face à la raréfaction des ressources alimentaires et à l’augmentation de la population mondiale, les insectes sont de plus en plus considérés comme une alternative durable aux protéines animales. En misant sur ce secteur, le Bénin poursuit désormais un double objectif pour l’avenir ».
