Le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI), Younes Zouhar a présenté, jeudi 30 novembre 2023 à Cotonou, aux médias béninois, les perspectives économiques régionales, édition d’octobre 2023. Cette étude qui annonce un rebond économique, indique également la persistance de zone de turbulence et de contre-performances dans certains domaines.
Bidossessi WANOU
« Perceptives économiques régionales : Une éclaircie à l’horizon? », ainsi est intitulé le rapport du FMI, édition d’octobre qui présente la situation économique et les perspectives en Afrique Subsaharienne. C’est un rapport mondial qui provient de la mise à jour chaque six mois, des données du Fonds monétaire international. Selon le Représentant résident du FMI, en intitulant le rapport « perceptives économiques régionales : Une éclaircie à l’horizon ? », le FMI voit se profiler quelques signes positifs. Pour l’Afrique subsaharienne, quatre principaux messages se dégagent. Il s’agit de l’éclaircie à l’horizon qui implique une reprise en 2024, l’amélioration des conditions extérieures et la résorption des déséquilibres macroéconomiques. Nonobstant ce tableau peint, le FMI souligne des nuages persistants dus à la pénurie de financement, l’inflation qui demeure toujours élevée et les divergences économiques. Mieux, le Fonds indique « des risques baissiers » liés à la « volatilité des cours des matières premières », le « ralentissement de l’économie chinoise » qui aura pour conséquences, la baisse des investissements, prêts et appuis ou IDE chinois dans la région, dans un contexte où, depuis mai 2022, la région n’a plus connu d’émission d’obligations d’eurobonds. Selon la présentation de Younes Zouhar, « Une baisse d’un point de pourcentage de la croissance du PIB chinois pourrait entrainer une baisse de point de pourcentage de la croissance du PIB de l’Afrique subsaharienne ». Un autre point d’achoppement s’avère l’instabilité politique (11 Coups d’Etat ou tentative depuis 2020) avec ses corollaires (conflits avec 40% des pays de la zone impactés), ce qui accroît les vulnérabilités après les séries de chocs qui ont enrayé le développement depuis 2020 avec le recul de l’IDH et une pauvreté persistante (plus de 140 millions de personnes en insécurité alimentaire aigüe), 1/3 des pays en proie à l’inflation et le changement climatique. Le quatrième axe de ce rapport s’étend sur la réponse de politique économique. Dans son rapport, le Fmi invité à suspendre le resserrement de la politique monétaire, laisser le taux de change se déprécier, réduire la vulnérabilité liée à l’endettement en renforçant par exemple l’économie locale et enfin, accélérer les réformes structurelles. Selon le FMI, le coût des matières premières continue par subir de forte fluctuation et on espère une certaine stabilisation en 2024. Quant à l’inflation, l’Afrique subsaharienne a fait un effort, avec une diminution de près de 3 points de pourcentage du taux médian, une maîtrise après un pic en 2022. En raison de cette situation et pour venir à bout, le FMI a fait quelques propositions pour renforcer l’élan. Pour une reprise attendue en 2024, quatre axes principaux doivent être impactés à savoir : la politique monétaire, la politique de change, la politique budgétaire et les réformes structurelles. Avec ces quatre axes comme priorités d’action publique, la région s’en sortira. Le FMI a appelé à un ajustement budgétaire dans certains pays en proie à une vulnérabilité élevée liée à l’endettement et une part non négligeable des recettes mobilisées (10%) dévolue aux intérêts de la dette.