2.127.331.671 FCFA de préjudices financiers, plusieurs dizaines de véhicules à deux et quatre roues arraisonnés. C’est le point sur la lutte contre la cybercriminalité au Bénin de janvier à fin octobre 2023.
Bidossessi WANOU
Le Bénin a adopté plusieurs lois pour lutter contre la cybercriminalité et les menaces connexes mais toujours est-il que les dégâts se poursuivent. 57 véhicules, 97 motocyclettes et 118.818.330 FCFA en numéraire saisis. Ainsi se présente le point des biens saisis par la Police entre janvier et octobre 2023 au Bénin. En gros, le préjudice financier est chiffré à plus de deux milliards (2.127.331.671) de FCFA. Pour parvenir à leur fin, les cybercriminels usent de plusieurs pratiques défiantes à savoir escroquerie via Internet (don, achat ou vente, prêt, investissement fictif en ligne, procédures de visa en ligne, maraboutage), escroquerie via les moyens de communication électronique (arnaque Mobile money, vol de numéraire, dépôt erroné), fraude numérique (piratage de compte des réseaux sociaux, usurpation d’identité), extorsion et chantage, diffamation…La cible victime est majoritairement constituée de nationaux, 2539. Quant aux victimes étrangères, elles sont au nombre de 872. Les cybercriminels sont aussi bien des hommes que des femmes. Selon une présentation sommaire de la Police Républicaine, on dénombre 62 femmes contre 1.028 hommes au plan national tous déférés par l’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC). C’est dire que ces chiffres ne prennent pas en compte les nombreux autres cas qui échappent encore à la nasse de la justice. En dépit des nombreuses traques notamment depuis quelques mois pour rétablir l’image du Bénin ternie à l’international parfois du fait de cette pratique, les menaces cyber sécuritaires restent légion. « Le BENIN fait face à des menaces sans cesse croissantes telles que l’hameçonnage ou phishing, les logiciels malveillants, les ransomwares et les attaques de déni de service (DDoS) », selon Spero Yves Houngnimy Expert en Cybersécurité. A l’en croire, « ces menaces peuvent être classifiées dans les catégories suivantes : les cyberintrusions; les cybervandalismes (attaques DDoS); les cybervols (cybertheft); les cybercrimes interpersonnels; les cyberdéviances; les cybercrimes d’ordre public; les cybercrimes organisés; les cybercrimes politiques ». Selon l’expert, «ces cybermenaces qui visent les entreprises et les utilisateurs particuliers, préjudicient aux intérêts des consommateurs et des commerçants dans le commerce électronique. Elles constituent des menaces très sérieuses à la stabilité de l’ensemble du système financier, étant donné le risque systémique lié notamment aux opérations de blanchiment de l’argent électronique et au financement du terrorisme ». Loin de toute fatalité, les vecteurs de menaces cyber sécuritaire doivent être identifiés et résolus ou combattus pour parer au plus urgent. Ils sont de trois ordres et concerne surtout les infrastructures. Dans son développement, Spero Yves HOUNGNIMY a souligné que le manque d’infrastructures de sécurité informatique efficace compromet la sécurité des données. En dehors des infrastructures, il importe de développer les compétences nécessaires car, le manque de compétences et de connaissances en cybersécurité nuit aux efforts de prévention et de détection des menaces. A ces deux menaces s’ajoute le hacking, une menace majeure qui coûte cher aux entreprises qui cherchent à se protéger. Pour combattre le fléau et venir à bout du phénomène, l’expert a insisté sur la collaboration entre les entités gouvernementales, les entreprises et le public qui pourrait aider à renforcer les mesures de cybersécurité en partageant les connaissances, les outils et les ressources. Il va falloir également que le gouvernement investisse dans le renforcement des infrastructures de cybersécurité pour les organisations et les particuliers, ce qui permettrait de déjouer les attaques et à défaut, d’en minimiser les risques.