En 2024, l’accent sera mis sur l’augmentation de la part du commerce dans la croissance. Il s’agira de promouvoir un environnement favorable au développement du secteur et de renforcer les capacités des entreprises.
Aké MIDA
Le taux de commerçants contrôlés respectant la réglementation ainsi que celui de réalisation des missions de suivi de la campagne de commercialisation des produits tropicaux devraient atteindre 90 % en 2024. Quelque 300 entreprises/groupements seront accompagnés pour renforcer leurs capacités productives et commerciales. Tels sont les objectifs du programme « Commerce » axé sur la Politique nationale de développement du commerce (Pndc), fixés à travers le Document de programmation pluriannuelle des dépenses (Dppd 2024-2026, avril 2023) du ministère de l’Industrie et du Commerce (Mic). L’évaluation financière des actions prévues pour l’année 2024 est estimée à 3,648 milliards F Cfa, précise le document. Ayant pour finalité d’accroître la contribution du commerce à la croissance économique durable et à la réduction de la pauvreté, le programme opérationnalise les actions contenues dans les axes stratégiques d’intervention du Programme stratégique de développement du commerce (Psdc). Il s’agit de : l’insertion du secteur agroalimentaire et du secteur des services dans les chaînes de valeur mondiales et régionales, l’amélioration du climat des affaires, la valorisation de l’économie numérique au service du commerce, la facilitation des échanges et de l’intégration régionale.
En effet, malgré l’existence de l’Accord de partenariat économique, du Tarif extérieur commun (Tec) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le secteur du commerce au Bénin reste confronté à plusieurs faiblesses.
Les entraves au commerce sont liées à l’insuffisance des infrastructures de base (transport, communication, énergie, système de contrôle de la qualité, capacité de stockage), l’insuffisance du suivi et de régulation de la concurrence, le poids élevé du secteur informel. A cela s’ajoutent des difficultés d’accès aux marchés internationaux, la faible compétitivité des produits sur le marché régional et le faible niveau de l’offre nationale.
Surmonter les obstacles !
Le programme « Commerce » mise sur l’assainissement de l’environnement des entreprises et l’amélioration des infrastructures de qualité. Une croissance du produit intérieur brut (Pib) tirée par le commerce joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité.
L’économie béninoise reste largement tributaire de rentes issues de la politique commerciale du Nigeria qui représente une part de 41 % du commerce officiel (sans compter les flux illicites), d’après le Rapport Bénin Perspectives économiques (Banque mondiale, juin 2023). En revanche, la part du Bénin dans les flux du Nigeria est inférieure à 2 %, soulignant le déséquilibre des relations commerciales avec le grand voisin de l’Est, selon la même source.
Ces rentes sont vulnérables en raison des relations parfois tendues entre les deux pays et surtout d’importants flux informels liés à la réexportation de produits importés par des voies parallèles. Le développement des activités formelles de substitution au commerce parallèle, notamment dans le secteur agricole, s’avère nécessaire pour réduire la prévalence de l’économie informelle. Pour ce faire, il convient de renforcer la promotion des exportations et la gestion des mesures sanitaires et phytosanitaires, poursuivre la réforme douanière en mettant l’accent sur une utilisation plus efficace et plus approfondie des technologies de l’information et de la communication, l’amélioration des relations avec le Nigeria et la facilitation des échanges, ainsi que le développement des services logistiques à forte valeur ajoutée comme le transport réfrigéré et des activités de services connexes liés au commerce.