Les projections économiques dans l’Uemoa demeurent globalement favorables, malgré la persistance de certains facteurs de risques baissiers. Le Pib de la zone, en termes réels, progresserait de 6,3 % en 2023 et 6,9 % en 2024, projette la Bceao.
Aké MIDA / Illustration : Projection des taux de croissance du PIB
Selon les dernières prévisions, la croissance du produit intérieur brut (Pib) de la zone Uemoa, en termes réels, ressortirait à 6,3 % en 2023 et 6,9 % en 2024, après 5,9 %, d’après le dernier Rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa (Bceao, juin 2023). Ces perspectives ressortent ainsi favorables au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Les projections sont en liaison avec le renforcement de l’activité économique dans l’ensemble des secteurs moteurs à savoir, le tertiaire et le secondaire dont les contributions ressortiraient respectivement à 3,3 points de pourcentage (pdp) et 1,9 pdp. Dans le secteur secondaire, il est attendu un accroissement des productions extractives et manufacturières. En fait, il est projeté en fin d’année 2023 le démarrage de la production pétrolière et gazière au Sénégal, ainsi que la reprise de l’extraction d’or dans les mines où l’activité avait été suspendue du fait des problèmes sécuritaires.
Le dynamisme économique dans le secteur tertiaire serait soutenu par l’évolution des activités commerciales et des services.
Pour le secteur primaire, le scénario central table sur une hausse de 5,0 % de la production pour les campagnes céréalières 2023-2024 et 2024-2025. L’amélioration des rendements des principales spéculations et des produits vivriers contribuerait à soutenir la production dans le secteur primaire de 1,1 pdp.
Toutefois, relativise la Banque centrale, ces projections restent entourées de risques baissiers importants liés notamment à la situation sécuritaire et socio-politique dans la sous-région, à l’évolution des prix des matières premières, notamment des hydrocarbures et des engrais, ainsi qu’aux conditions météorologiques, a indiqué le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Bceao. Les hypothèses de croissance prennent aussi en compte les programmes économiques des Etats membres de l’Union, ainsi que l’évolution de la situation sécuritaire.
Conjoncture internationale
Les perspectives économiques sont tributaires de l’évolution de la conjoncture internationale, de la situation socio-politique et sécuritaire ainsi que des effets climatiques. Elles sont basées sur les prévisions des variables macroéconomiques clés à savoir la croissance, l’inflation et les taux d’intérêt au niveau mondial. Les cours internationaux des produits alimentaires et du baril de pétrole ainsi que sur le taux de change euro/dollar des États-Unis qui ne sont pas en reste. Entre autres, le Fonds monétaire international (Fmi) a indiqué en avril 2023, que le rythme de progression de la production mondiale passerait de 3,4 % en 2022 à 2,8 % en 2023 puis à 3,0 % en 2024.
Hormis le cacao, l’uranium, les phosphates et l’or, les cours internationaux des matières premières exportées par les pays de l’Union seraient globalement en baisse sur la période 2023-2024, après les pics atteints en 2022. Le cours moyen du pétrole brut passerait de 93,0 dollars en 2022 à 83,0 dollars en 2023 avant de chuter à 78,1 dollars en 2024 puis à 73,0 dollars en 2025.
En ce qui concerne le niveau général des prix, l’inflation mondiale devrait s’établir à 7,0 % en 2023 puis à 4,9 % en 2024, après le pic de 8,7 % en 2022, en ligne avec le recul attendu des prix de l’énergie et des produits alimentaires, les effets des resserrements monétaires sur la demande ainsi que la baisse des coûts du fret au niveau mondial. Au niveau régional, la Bceao projette le taux d’inflation dans l’Union, en moyenne annuelle, à 4,4 % en 2023 et 3,2 % en 2024, après 7,4 % en 2022.
Par ailleurs, une diminution progressive des déficits budgétaires est prévue à partir de 2023, après la hausse enregistrée en 2022. Le déficit budgétaire de l’Union devrait se réduire pour se situer à 5,2 % du Pib en 2023 et 3,7 % en 2024, après 6,6 % en 2022.
Projection des taux de croissance du PIB, en termes réels (en pourcentage)
