La croissance économique du Rwanda, cet Etat dont les performances suscitent admiration et controverse par endroit, n’a pas pu échapper aux effets déstabilisants du coronavirus. De 9% en 2019, la croissance économique du pays est annoncée décroître à 2% en 2020.
Sylvestre TCHOMAKOU
Tout comme les géants du monde qui voient leur modèle économique tituber devant le coronavirus, le Rwanda, pays cité parmi les modèles de développement en Afrique devra connaître en 2020, sa pire croissance depuis les années 2000 où il enregistre une croissance moyenne de 7,3%. En effet, de 9,4% en 2019, le pays de Paul Kagamé contaminé par le coronavirus s’attend à voir sa croissance économique s’effondrer à 2% d’ici fin 2020. C’est ce qu’a fait savoir Uzziel Ndagijimana, ministre des Finances du pays, lors de la présentation du budget 2020-2021. Comme c’est le cas de nombre de pays, cette perspective économique qui contraste avec celles des années récentes, est la conséquence de la pandémie du coronavirus qui a imposé un rythme inhabituel aux secteurs du tourisme, du transport et de l’hôtellerie rwandais. Lesquels secteurs représentent les principales sources de revenus du pays. Selon les explications du ministre des finances, les performances de ces différents secteurs qui se trouvent en difficulté devraient être atténuées par une croissance positive, bien que pas très grande, des secteurs agricole (3%), industriel (4%) et des services (1%). Pour le gouvernement rwandais, le taux moyen de croissance du pays entre 2000 et 2018 était de 8% avec un budget autosuffisant à hauteur de 84%. Cette perspective de baisse intervient alors que la Banque mondiale dans ses statistiques de l’année 2019, voyait le pays au premier rang des croissances économiques africaines en 2020. Pour parvenir à relever cette chute, « nous donnerons la priorité à l’amélioration de notre système de santé, à l’augmentation de la productivité de l’agriculture et de l’élevage, et à l’élargissement de la protection sociale», a déclaré Uzziel Ndagijimana. C’est dans cette logique que dans le cadre de l’exercice fiscal 2020-2021, le gouvernement envisage d’emprunter 820,9 millions dollars auprès d’investisseurs étrangers. Ces fonds ajoutés à la contribution attendue des bailleurs de fonds (qui équivaut à environ 15,2% du budget) devra permettre au gouvernement rwandais de financer à hauteur de 7,5% les dépenses prévues au cours du prochain exercice fiscal. Optimistes, les dirigeants rwandais projettent pour 2021 et 2022, la croissance à respectivement 6,3% et 8%.