165 actuels et anciens dirigeants du monde se sont prononcés sur les dispositions à prendre pour faire face à la crise économique sans précédent vers laquelle le monde est en train de s’acheminer avec cette pandémie du coronavirus. A travers un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, les leaders mondiaux ont invité le G20 à prendre les devants.
Falco VIGNON
Les leaders mondiaux ont lancé un appel à l’endroit du G20 pour une conférence immédiate sur les engagements et la mise sur pied d’un groupe de travail en vue d’une réponse mondiale coordonnée au covid-19. Les 165 dirigeants anciens et actuels, réunis au sein des leaders mondiaux, demandent aussi au G20 d’approuver en urgence un financement mondial de la santé pour un montant de 8 milliards de dollars afin de prévenir la deuxième vague de coronavirus. A les en croire, il s’agirait de procéder à la création d’un groupe de travail exécutif du G20 et d’une conférence d’annonce de contributions qui approuverait et coordonnerait un fonds de riposte au coronavirus de plusieurs milliards de dollars.
Le plaidoyer souhaite la conclusion d’un accord en quelques jours sur les points ci-après: 8 milliards de dollars pour accélérer rapidement l’effort mondial dans la recherche d’un vaccin et de traitements ; 35 milliards de dollars pour soutenir les systèmes de santé : des ventilateurs aux kits de test et équipements de protection pour les agents de santé ; 150 milliards de dollars aux pays en développement pour lutter contre la crise et prévenir une deuxième vague de la maladie dans les pays qui émergent de la première vague. Cela signifie, renoncer au paiement des intérêts des pays les plus pauvres, dont 44 milliards de dollars dus cette année par l’Afrique et une émission de 500 à 600 milliards de dollars de ressources supplémentaires par le Fonds monétaire international (FMI) sous forme de droits de tirage.
Dans le même ordre d’idées, les élites mondiales ont fait les suggestions suivantes : que les paiements d’intérêts sur la dette des pays les plus pauvres soient suspendus immédiatement; la coordination budgétaire mondiale étant essentielle pour éviter que la récession ne devienne une dépression.
En vue d’inciter le G20 à prendre la mesure de l’ampleur du mal, ce groupe international de 165 personnes, dont 92 anciens présidents et premiers ministres, ainsi que des leaders économiques et sanitaires actuels des pays développés et en développement ont averti que faute de soutien rapide, 1,2 million de décès liés au covid-19 sont à craindre dans les pays les plus pauvres d’Afrique et d’Asie, au risque de déclencher une deuxième vague de maladies.
La lettre exhorte également à la coordination des stimuli budgétaires. Ainsi, les dirigeants mondiaux doivent immédiatement accepter d’engager 8 milliards de dollars, selon le ‘’Global Preparedness Monitoring Board’’ pour combler les lacunes les plus urgentes dans la riposte au COVID-19. Cette somme comprend 1 milliard de dollars cette année pour l’OMS, 3 milliards de dollars pour les vaccins et 2,25 milliards de dollars pour les mesures thérapeutiques. « Au lieu que chaque pays, ou État ou province en son sein, se dispute une part de la capacité existante, avec le risque d’une augmentation rapide des prix, nous devrions également augmenter considérablement la capacité de l’OMS à coordonner la production et l’approvisionnement mondial de médicaments et des consommables, comme des kits de test, des équipements de protection individuelle et utiliser la technologie de l’UIT pour répondre pleinement à la demande mondiale. Nous devrons également stocker et distribuer les équipements essentiels », ont renseigné les leaders du monde.
Mesures concernant l’économie mondiale
Concernant les perspectives de l’économie mondiale, le groupe propose une série de mesures et indique. « Beaucoup a été fait par les gouvernements nationaux pour contrer la tendance baissière de leurs économies. Mais un problème économique mondial nécessite une réponse économique mondiale. Notre objectif devrait être d’empêcher qu’une crise de liquidité ne se transforme en crise de solvabilité et qu’une récession mondiale ne devienne une dépression mondiale », a-t-on lu dans le communiqué de presse. Pour ce faire, des initiatives fiscales, monétaires, de banques centrales et antiprotectionnistes mieux coordonnées sont nécessaires, selon les dirigeants mondiaux. Les stimulants budgétaires ambitieux de certains pays seront d’autant plus efficaces s’ils sont plus fortement complétés par tous les pays en mesure de le faire. « La solution à plus long terme est de repenser radicalement la santé publique mondiale et une refonte avec des ressources appropriées – de la santé mondiale et de l’architecture financière », a souligné le communiqué de presse rédigé par 165 dirigeants actuels et anciens avant de conclure : « … les Nations Unies, les gouvernements des pays du G20 et les partenaires intéressés devraient travailler ensemble pour coordonner l’action future ».
Soutenir les systèmes de santé vulnérables
Selon les dirigeants mondiaux, un montant supplémentaire de 35 milliards de dollars sera nécessaire, comme l’a souligné l’OMS, pour soutenir les pays dont les systèmes de santé sont plus faibles et les populations particulièrement vulnérables, y compris la fourniture de consommables médicaux vitaux, un soutien accru au personnel de santé national dont 70% dans de nombreux pays sont sous-payés, et le renforcement de la résilience et de la préparation nationale. En effet, selon l’OMS, près de 30% des pays n’ont pas de plans nationaux de préparation au covid-19 et seulement la moitié ont un programme national de prévention et de contrôle des infections. Les systèmes de santé des pays à faible revenu auront du mal à faire face. De même, les estimations les plus optimistes de l’Imperial Collège de Londres annoncent qu’il y aura 900 000 décès en Asie et 300 000 en Afrique.