« Plus d’efforts pour la protection sociale et la qualité de service aux usagers clients»
- En cours : la généralisation des paiements des allocations par GSM, la réorganisation des archives…
- A venir : réduction du délai de liquidation des droits
- Lancement prochain de la réflexion sur l’extension de la protection sociale au secteur informel et aux indépendants
- Sollicitation du concours des employeurs et des assurés
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a procédé, le samedi 8 février 2020 à l’hôtel Sofitel à Abidjan en Côte d’Ivoire, à la reconnaissance des mérites des acteurs financiers de la sous-région ouest-africaine. Sous le leadership éclairé du directeur général, Edoh Kossi Amenounvè, les éminents membres du jury ont retenu la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) comme l’institution ayant fait les meilleurs placements, une manière de dire que l’institution sociale béninoise effectue la meilleure gestion qui est faite des cotisations sociales dans la sous-région.
A travers une interview, le directeur général par intérim de la CNSS, Apollinaire Cadete Tchintchin, a renseigné sur les réformes ayant abouti à ces performances saluées dans la sous-région ouest africaine. Lire ci-dessous, l’intégralité de ses propos.
L’économiste du Bénin : La CNSS a reçu le prix du meilleur investisseur institutionnel lors des BRVM awards le samedi 8 février 2020 à Abidjan. Quels sentiments vous animent après cette distinction ? Que représente ce prix pour vous ?
Apollinaire Cadete Tchintchin : C’est un sentiment de joie, de fierté qui m’anime doublé d’une conscience aigüe de la responsabilité qui est celle de la CNSS dans la protection sociale des travailleurs, du régime général de sécurité sociale.
Ce prix est la reconnaissance de la politique de placement des excédents de cotisations de sécurité sociale, politique qui tourne autour de trois principes fondamentaux à savoir : sécurité, liquidité et rentabilité.
Qu’est- ce que cette distinction sur le plan continental apporte à la CNSS ?
Rien de particulier sinon une bonne image de marque et peut-être (rires) plus de pression désormais avec les différents chantiers structurants lancés dans la sous-région.
Cette distinction est-elle le fruit des réformes entamées à la CNSS depuis quelques années ?
Un organisme de prévoyance sociale comme la CNSS n’investit ses excédents de ressources que conformément au cadre légal existant. Ce qui suppose que le service des prestations et la maîtrise des charges sont assurés.
L’Etat du Bénin a créé une caisse de dépôts et de consignation pour opérer des investissements à long terme et mobiliser plus de ressources pour financer le développement du Bénin. En quoi consiste cette importante réforme ? Quelle est sa finalité ?
Ce que je puis dire de la caisse des dépôts et consignations, c’est qu’elle est désormais une réalité en République du Bénin. La mission de cette Institution est de sécuriser l’épargne et de la mettre au service du développement économique et social de notre pays.
En ce qui concerne la CNSS, elle doit confier désormais à la CDC la gestion de ses réserves. Dans ce nouveau contexte, la CNSS déploiera tous ses efforts sur le cœur du métier de la protection sociale et sur la qualité de service aux usagers clients.
Quelles sont les autres réformes opérées à la CNSS ces dernières années ?
D’importants projets sont ou seront lancés dans les jours à venir.
Au titre des projets lancés, nous avons la généralisation des paiements par virement, le paiement des allocations familiales par le transfert GSM, la réorganisation des archives.
A l’instar de plusieurs autres structures étatiques, la CNSS se mue progressivement en une structure de développement avec une vision à long terme. Quels sont les projets de la CNSS à court, moyen et long terme ?
A court terme, les projets suivants sont à lancer : la construction d’un bâtiment spécialement dédié aux archives, le projet d’alimentation des comptes individuels des travailleurs sur trente (30) ans et l’assainissement des comptes employeurs, l’amélioration de la gouvernance de l’institution, l’interconnexion des différentes agences de la CNSS au siège. L’objectif de toutes ces réformes est de réduire de façon sensible le délai de liquidation des droits et de fournir des données saines au nouveau système d’information.
Avec le départ des Agents Contractuels de l’Etat, la Caisse a perdu une masse cotisante non négligeable. Ainsi, à moyen terme, elle va lancer la réflexion sur l’extension de la protection sociale au secteur informel et aux indépendants, en pointe de mire la lutte contre la fraude sociale afin d’appréhender l’ensemble des travailleurs qui échappent aujourd’hui au bénéfice des prestations du régime général.
A long terme c’est faire de la CNSS une institution de référence en matière de prévoyance sociale, dotée d’une culture de management orienté vers les résultats.
Quel message avez-vous à délivrer aux membres du conseil d’administration et au personnel de la CNSS ainsi qu’à l’Etat qui vous accompagne dans ces réformes ?
Les actions menées n’ont été possibles que grâce aux efforts conjugués des membres du Conseil d’Administration et du personnel de la CNSS. Je tiens à remercier le Conseil d’Administration et particulièrement son Président pour l’accompagnement apporté à la Direction générale. J’exhorte le personnel à rester mobilisé. Quant à l’Etat, je tiens à réaffirmer une fois encore, l’engagement de la CNSS à prendre toute sa place dans la construction de notre pays.
Avez-vous une préoccupation particulière à aborder ?
Je saisis la perche tendue pour solliciter l’indulgence des employeurs et des assurés et surtout leurs concours, indispensables pour la réussite des différents chantiers lancés ou à lancer.
Interview réalisée par Léonard DOSSOU