Les ministres de l’Energie de six Etats membres de la CEDEAO ont entamé ce lundi 4 février 2020, à Abidjan, une réunion sur la sécurisation des paiements relatifs au commerce de l’énergie en Afrique. Des stratégies seront adoptées pour sécuriser le paiement des factures d’électricité inter-Etats.
Félicienne HOUESSOU
Les échanges d’énergie électrique au sein de l’espace CEDEAO sont confrontés à de sérieuses difficultés majeures. Un groupe de travail a été installé en vue d’y trouver une solution. Appuyé par la Banque mondiale, ce groupe a pour mission la réalisation d’une étude visant la mise en place d’un système pour la sécurisation des paiements relatifs au commerce de l’énergie électrique dans l’espace CEDEAO. « Le risque lié au paiement des factures d’énergie est une barrière majeure aux échanges d’énergie électrique au sein de l’espace CEDEAO et par conséquent un frein au développement d’un marché régional de l’énergie», confirme le ministre ivoirien du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, Abdourahmane Cissé.
Les travaux de ce lundi ont consisté à examiner les recommandations des experts qui ont tenu une réunion préparatoire le 2 février à Abidjan. A en croire Abdourahmane Cissé, ces recommandations portent essentiellement sur la création d’un fonds revolving axé sur le commerce de l’électricité dans la région afin de renforcer la liquidité des acteurs; et la mise en place d’un programme d’aide budgétaire régional de la Banque mondiale axé sur les réformes nécessaires pour adopter et mettre en œuvre la nouvelle directive de la CEDEAO.
A l’occasion, le commissaire Energie et Mines de la CEDEAO, Siediko Douka a interpellé les Etats importateurs sur le respect de leurs engagements sur les paiements à termes échus des factures d’achats d’énergie, en dépit de la nouvelle directive de la Cedeao sur la question. Allant dans ce même sens, l’adjoint du représentant résident de la Banque mondiale, révèle que la demande en électricité augmente de 8% au sein de la CEDEAO. Ainsi, il a annoncé l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds. Rappelons qu’afin de renforcer la confiance dans le commerce d’électricité et soutenir la mise en œuvre de la nouvelle Directive de la Cedeao C/DIR/2/12/18 sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’électricité dans le cadre du marché régional de l’électricité, la Banque mondiale a envisagé deux instruments. Il s’agit de la création d’un fonds revolving axé sur le commerce de l’électricité dans la région, et la mise en place d’un programme d’appui budgétaire régional sur les réformes nécessaires pour adopter/mettre en œuvre la nouvelle directive de la Cedeao.