Les acteurs à divers niveau de la filière Cajou se sont réunis à Cotonou le vendredi 24 janvier 2020 dans le cadre du Benin Cashew Day. Organisé par le Conseil National des Exportateurs de Cajou du Bénin (CoNEC-Bénin) avec le concours de TechnoServe à travers le projet BeninCajù, cette journée constitue un cadre de concertation et d’échanges autour de la filière cajou du Bénin.
Félicienne HOUESSOU
Au cours des trois dernières années, la filière anacarde au Bénin a été marquée d’un côté par une dynamique évolutive, et de l’autre par des contre performances et des résultats peu encourageants. Afin de prendre de nouvelles résolutions dans les domaines de l’organisation, de la production, de la transformation et de la commercialisation, le CoNEC-Bénin a initié la journée du cajou du Bénin dénommée Benin Cashew Day. Cette première édition a été organisée en collaboration avec la Fédération Nationale des Acheteurs de Produits Agricoles et Tropicaux du Bénin (FENAPAT-Bénin), l’Interprofession de la Filière Anacarde du Bénin (IFA-B) et autres partenaires. Cet événement inédit a pour objectif principal de réfléchir sur un modèle d’amélioration continue du système de commercialisation des noix de cajou au Bénin et de sensibiliser les acteurs sur les dispositions générales requises pour assurer le bon déroulement de la campagne de commercialisation des noix de cajou 2020. Le Directeur général de TechnoServe, James Obarowski trouve que l’enjeu est de taille et que l’amélioration des différents maillons de la filière passe par un engagement probant des acteurs. Pour sa part, il souligne qu’à travers 10 programmes, TechnoServe a réussi à faire monter les recettes ? d’un milliard FCFA en 2015 à 15 milliard FCFA en 2019. Il a aussi annoncé que deux autres programmes d’accompagnement sont en perspectives pour 2020. Plusieurs défis s’imposent au secteur du cajou, au nombre desquels figure notamment celui du mécanisme de positionnement des ressources anacarde (noix brutes, amandes et pommes de cajou) sur des marchés spécifiques.
Les Perspectives de commercialisation du cajou au Bénin
La commercialisation des noix de cajou brute au Bénin constitue un important réseau dans lequel s’inscrivent plusieurs acteurs identifiés ou non ayant une influence remarquable sur le déroulement de la campagne de commercialisation de cajou. C’est pour cela que les échanges de cette 1 ère édition du Benin Cashew Day s’est tenue autour du thème: « Améliorer le système de commercialisation du cajou au Bénin : état des lieux, Défis et Perspectives ». Il s’agit donc d’une rencontre annuelle, creuset d’échanges et de proximité des acteurs du secteur Public et du privé pour réfléchir et statuer sur le processus d’amélioration continue du système de commercialisation du cajou au Bénin. Le forum s’est tenu en présence de deux membres du gouvernement. Pour le ministre de l’agriculture, Gaston Dossouhoui, cette initiative vient à point nommé car, les ambitions du gouvernement sont grands que ce soit pour la production, la transformation ou pour la commercialisation. « L’Etat continuera de soutenir la politique d’accompagnement de la filière cajou », a-t-il rassuré avant de préciser qu’il faudra situer les responsabilités. Son homologue de l’Industrie et du Commerce, Alimatou Asouman, a confirmé que le gouvernement a engagé des actions sérieuses et rigoureuses pour le plein épanouissement de la filière. Pour l’heure, « il faut ajuster les nouveaux défis, les problèmes avec la situation actuelle. Une autre assise viendra à l’issue de vos échanges et servira à concrétiser les propositions », a-t- elle laissé entendre.
Le Programme d’Action du Gouvernement (PAG) a prévu plusieurs actions tendant à rendre plus performante la filière anacarde au Bénin. La mise en place des programmes sectoriels a déjà, depuis trois ans, impulsé une nouvelle dynamique dans les maillons production et transformation. Mais pour Georgette Taraf, Secrétaire général du CoNEC-Bénin, le secteur de la transformation de l’anacarde est en sursis et l’inexistence d’un financement adéquat constitue l’un des goulots d’étranglements. « Les coûts de la transformation ne nous permettent pas de survivre et de grandir », a-t-elle conclu. Cependant, l’organisation de la commercialisation du cajou demeure un défi qu’il importe de relever afin de permettre non seulement aux acteurs d’opérer dans de bonnes conditions mais aussi et surtout à l’Etat de réaliser des investissements sécurisés et durables pour de meilleures performances de cette filière. Rappelons qu’à l’issue de cette journée, plusieurs informations et stratégies d’amélioration du système de commercialisation ont été diffusées auprès des acteurs directs et indirects de la filière anacarde ; les dispositions générales qu’il serait indiqué de mettre en place pour la campagne de commercialisation 2020 ont été communiquées aux acteurs de la chaine de commercialisation du cajou au Bénin ; une synthèse des éléments de stratégie a été faite en vue de faciliter un engagement de toutes les familles d’acteurs pour la réussite des campagnes de commercialisation du cajou ; une exposition et une séance de dégustation du cajou ont été organisées.