Quatre années durant, le secteur de l’agriculture, l’élevage et de la pêche a subi plusieurs phases opérationnelles dans le but d’identifier les créneaux porteurs. Sur l’émission de l’an 4 de la rupture, Gaston Dossouhoui, ministre de l’agriculture, l’élevage et de la pêche (MAEP) révèle les avancées majeures enregistrées par le Bénin au cours des dernières années.
Félicienne HOUESSOU
De la diversification à la modernisation en passant par la transformation agricole, l’essentiel a été mis en œuvre pour faire des sous-secteurs agriculture, élevage et pêche, de véritable levier du développement économique du Bénin. Cinq approches ont été appuyées sur une dynamique nouvelle de développement des filières agricoles aux fins d’une meilleure valorisation des espaces agricoles. Pour cela, il a fallu la mise en place un nouveau cadre institutionnel que sont les Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA) et la mis à disposition des agents de terrain plus de 900 motos et de Smartphones. Parmi ces réformes institutionnelles, il faut compter le Fonds National du Développement Agricole (FNDA) qui est un facilitateur d’accès au crédit. Pour le ministre du MAEP, Gaston Dossouhoui, au jour d’aujourd’hui, les ressources mobilisées au niveau de l’Etat pour le FNDA avoisinent déjà 10 milliards FCFA. « Pour le moment, nous avons une bonne brochette d’une quarantaine de projets déjà éligibles. Certains ont commencé à bénéficier du financement », a-t-il indiqué. Au titre des réformes, le processus de Recensement national de l’agriculture (RNA) a été enclenché sur financement propre de l’Etat et sera bouclé vers juillet 2021.
La promotion de la recherche agricole fait partie des grands chantiers engagés par le gouvernement de la rupture. Il a des innovations endogènes à valoriser selon Gaston Dossouhoui. Et par pour cela, 23 sites de recherches ont été installés dans des villages, les centres régionaux de recherches ont été réorganisés. On peut énumérer le centre régional de Malawi qui s’occupe des cultures de maïs, du riz, de l’ananas, le centre régional de Savè qui s’occupe du Cajou, le centre de diversification de Ina et celui de Natitingou. A ceux-ci s’ajoutent des centres spécialisés.
La promotion des filières à haute valeur ajoutée
Au nombre des filières brassées pour faire lever la mayonnaise, il y a certaines qui sont à haute valeur ajoutée. D’abord, l’ananas, le cajou et ensuite les cultures maraichères. « Il y a deux types d’ananas, le cayenne lisse et le pain de sucre, à l’intérieur desquels nous avons des morphotypes. Il y en a qui sont ronds, d’autres sont en bouteille… D’autres ont de gros fruits qui peuvent donner beaucoup de jus. Il faut trouver les morphotypes correspondants. Et pour ça, nous avons un dispositif d’épuration… Lorsque les paysans qui ont bénéficié des rejets triés et calibrés plantent, ils ont 90% de bons produits contre à peine 10% de hors types. Contrairement à ce qu’on a connu il y a de cela trois ans où c’est 25% à 30% de bons produits », a expliqué le ministre. D’autre part, des techniques de production ont été développées pour réduire l’infestation de l’ananas du champ. Cela fait que l’ananas dont le cycle devait durer 16 mois est réduit à 12 mois.
En ce qui est du cajou, deuxième produit d’exportation après le coton, la technologie première préconisée est la mise aux normes des vieilles plantations à partir des brigades de prestation de services. Dans ce cadre, des brigades qui gagnent 55.000 FCFA par hectare traité ont été formées et sont payées par l’Etat. La deuxième technologie consiste à greffer les plants pour avoir un produit homogène en termes de couleur, de grosseur et de qualité. La troisième technologie n’est rien d’autre que l’accompagnement pour gérer l’espace dans lequel se font les cultures de cajou et les autres techniques contre l’incendie.
Le secteur du maraichage bénéficie du projet de développement « PADMA », financé par le FIDA, à hauteur de 18 milliards FCFA. Ce projet qui opère dans au moins dans 27 communes a pu aménager 530 hectares. Mais, à en croire le ministre Dossouhoui, l’aménagement de 1150 hectares de cultures maraichères sont en cours. Quand à la production de riz, le rendement a presque doublé en 4 ans. De 216.000 tonnes de production de riz en 2016, il révèle que le Bénin est aujourd’hui à 407.000 tonnes grâce aux nouvelles. Les producteurs de semences ont de quoi servir au moins 40% des emblavures. Ainsi, l’Etat pourra mettre à disposition des producteurs des semences à bas prix ; ce qui va révolutionner la filière. La fermeture des frontières par le Nigéria a été pour Gaston Dossouhoui une opportunité à saisir.
Premier producteur de l’or blanc en Afrique
Au plan continental, la production la plus forte au cours de la campagne dernière est celle du Bénin, 678.000 tonnes. L’augmentation, l’amélioration des rendements depuis l’arrivée au pouvoir du président Talon passe par l’amélioration des rendements par unité de surface et non par l’augmentation des emblavures. « Nous étions à 900 kilogrammes à l’hectare. En un an, nous sommes passés à 1100 kilogrammes à l’hectare. Puis nous sommes à 1217 kilogrammes par hectare. Aujourd’hui, nous sommes en train d’aller à 1250 voire 1300 kilogrammes à l’hectare. Visiblement, dans un an nous irons en moyenne à une tonne cinq », a déclaré le ministre. A en croire ses propos, l’actuel gouvernement vise plus haut. Il intensifiera les actions sur les zones riches pour le coton.
Un projet dénommé « Transition Agro-écologique en Zone Cotonnière » (TAZCO), a mis au point des innovations technologiques pour mieux recycler la terre, maintenir sa fertilité. Et c’est l’un des défis que le Bénin a promis relever. Maintenir la fertilité du sol, lutter contre l’érosion en utilisant les plantes de couverture en utilisant les plantes améliorantes du sol capables de capter l’oxygène du sol. Cette technologie permet de booster la culture du coton. « Et je suis sûr que le million de tonnes, on l’aura incessamment. Dans un an, on fera encore 850.000 tonnes. Et comme nous savons faire des bonds de 100 ou 150 tonnes, devinez le reste.», dira le ministre.
Combattre la pêche illégale
Il est retenu d’aller à la création d’une brigade de surveillance des plans d’eau qui n’existait pas. Pour le moment, la police fluviale fait des interventions sporadiques. Au niveau des directions départementales, les techniciens chargés de faire ce suivi aquacole ont reçu un minimum de financement pour intervenir et créer la force de gendarme. Après les brigades, « nous allons procéder à la mise en place d’un programme d’assainissement cohérent surtout pour le lac Ahémé avec l’association pour le développement du lac Ahémé, avec les communautés pour que nous puissions avoir des zones de navigation là où on peut produire de poisson, là où on peut avoir accès facile aux sites touristiques et autres », a précisé le ministre.
S’agissant de l’aquaculture, il y a une politique responsable qui a été mise en place pour aborder la question des alevins. Mais l’aliment du poisson constitue le bât qui blesse l’aquaculture. 65% des dépenses vont vers l’aliment entièrement importé. L’autorisation a été donnée à un entrepreneur pour installer une usine d’aliment de poisson à Dangbo pour soutenir l’exploitation. En 2019, un village aquacole a été créé à Ouando Tokpa dans la vallée de l’Ouémé sur 10 hectares. Pour l’année en cours, le ministre promet d’installer deux autres villages aquacoles. Aussi, le gouvernement a mis en place un dispositif d’assainissement des berges du lac Ahémé depuis la lagune de Cotonou pour éviter que les gens y déversent à nouveau les déchets. « Maintenant nous allons faire le plan d’occupation du lac Nokoué : Là où on peut mettre les acadja et autres engins ; Là où on va laisser passer les bateaux mouches et là où on peut accéder à des sites touristiques qui sont des destinations importantes pour gagner de l’argent au niveau de ces plans d’eau », assure le Gaston Dossouhoui.
Le sous-secteur de l’élevage renait de ses cendres
Les dernières statistiques, à partir du dernier recensement de l’agriculture révèlent 2 500 000 tonnes de bovins et 3 200 000 tonnes de bovins et de caprins. Premièrement, des actions sont menées en termes de santé animale, en termes de productivité à partir des inséminations artificielles. 40 inséminateurs ont été formés pour mener cette opération. Dans le même secteur, 44 vétérinaires en clientèle privée ont été installés et autorisés pour renforcer le dispositif public. « Aujourd’hui, nous avons démarré la construction du marché à bétail de Zè pour mettre de l’ordre dans la commercialisation des bœufs au sud du Bénin. Nous avons aussi renforcé les marchés à bétail de Banikoara, de Siki dans la commune Sinendé. Nous avons pu proscrire la transhumance interne et surtout la transhumance transfrontalière », renseigne le ministre. L’autre programme phare qui vient compenser la lutte contre la transhumance, c’est la sédentarisation des troupeaux à travers les cultures fourragères. Les prospections sont en cours pour aménager par dizaine d’hectares et installer des volontaires d’éleveurs.