Le Groupe de la Banque mondiale a élaboré un nouveau plan d’actions pour faire face aux effets du changement climatique. Un changement de cap pour surmonter les dangers croissants liés à la faim, à la division sociale, aux conflits, à la violence et au changement climatique.
Félicienne HOUESSOU
Le Groupe de la Banque mondiale a joué un rôle déterminant dans la lutte contre le changement climatique. Au cours des cinq dernières années, il a décaissé plus de 83 milliards de dollars de financements climatiques. Le vendredi 2 avril 2021, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a annoncé les grandes lignes du nouveau Plan d’action. La principale action de ce plan consiste à accroître les financements climatiques de l’institution. 35 % des financements du Groupe de la Banque mondiale auront des retombées positives pour le climat, en moyenne, au cours des cinq prochaines années. 50 % des financements climatiques de la Banque soutiendront l’adaptation et la résilience. Ces cibles représentent une grande avancée en comparaison aux 26 % réalisés en moyenne au cours des exercices 2016 à 2020 et un bien plus grande progression en valeur nominale. Un autre volet du plan consistera à privilégier les résultats et l’impact sur le plan du climat. La banque entend mettre davantage l’accent sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation et de résilience, avec à l’appui de nouveaux paramètres de mesure. La troisième action sera d’améliorer les diagnostics climatiques et en élargir le champ. « Nous créerons une base analytique solide au niveau mondial et à l’échelon des pays, notamment en introduisant de nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement, qui étayeront la préparation et la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN) et des stratégies à long terme, et qui contribueront aux cadres de partenariat-pays du Groupe de la Banque mondiale », a indiqué David Malpass.
La réduction des émissions et des vulnérabilités climatiques dans les systèmes clés fera partie des priorités pour les 5 prochaines années. Il s’agira pour l’institution de breton Wood de soutenir les investissements aux effets transformateurs dans les systèmes clés qui contribuent le plus aux émissions et créent les plus grandes vulnérabilités climatiques. Il s’agira également d’augmenter considérablement le soutien à une transition visant à se départir du charbon dans les pays clients qui sollicitent une assistance en la matière. La banque mondiale cherche ainsi à mobiliser des ressources supplémentaires à grande échelle en appui à cette démarche. Enfin, le plan quinquennal permettra d’aligner les flux de financements de la Banque mondiale sur les objectifs de l’Accord de Paris. « Au niveau de la Banque mondiale, nous comptons aligner toutes nos nouvelles opérations d’ici le 1er juillet 2023. Pour ce qui est d’IFC et de la MIGA, 85 % des nouvelles opérations seront alignées d’ici le 1er juillet 2023 et 100 % d’ici le 1er juillet 2025 », précise son président.
21,4 milliards de dollars investis en 2020
L’action de l’institution a atteint le niveau le plus élevé l’année dernière. Le Groupe de la Banque mondiale a investi 21,4 milliards de dollars dans la lutte contre le changement climatique en 2020. Ce plan nous permettra d’en faire plus, tant du point de vue des financements que de l’impact. « Nos réponses collectives au changement climatique, à la pauvreté et aux inégalités déterminent les choix de notre époque. Déjà la plus importante source multilatérale de financements climatiques destinés aux pays en développement, le Groupe de la Banque mondiale a porté ces financements à des niveaux records ces deux dernières années », a déclaré le numéro 1 de la banque. Pour lui, le Groupe de la Banque mondiale doit impérativement aider les pays à intégrer pleinement le climat et le développement. Il est également important de réaliser des progrès mesurables sur les moyens d’existence grâce à l’adaptation, et des réductions mesurables des émissions de gaz à effet de serre grâce à l’atténuation. C’est pourquoi David Malpass travaillera avec toutes les parties prenantes pour s’attaquer de front à ces défis et aider ses clients à tirer parti des retombées positives d’un développement vert, résilient et inclusif. Ainsi, le nouveau plan servira à réaliser le double objectif de réduction de la pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée.