(L’économie sociale ou économie sociale et solidaire (ESS) pour le développement du tiers monde)
Mise en œuvre par des structures aux formes très diverses, l’économie sociale et solidaire a acquis un véritable statut juridique avec la loi du 31 juillet 2014. L’économie sociale prend en compte les activités économiques exercées par des sociétés, principalement des coopératives et des mutuelles, ainsi que par des associations. Elle a sa propre éthique, qui se traduit par les principes suivants : un statut privé, la primauté de l’humain sur le capital, un secteur économique à part entière qui œuvre sur le marché mais avec ses principes propres, l’indivisibilité des réserves : patrimoine collectif et impartageable, une finalité explicite au service de la collectivité : intérêt général et utilité sociale, un ancrage territorial des entreprises, l’indépendance politique.
Période COVID-19
L’économie de marché est construite pour réaffirmer la valeur des différences (asymétries), alors que l’ESS pense en termes de participation, d’autogestion et de soutien mutuel, et doit donc repenser la façon de mettre ces dernières au service du secteur public. Car le retour à la normalité proposé par les élites dirigeantes lorsque les flux productifs sont réactivés ne devrait pas être une option.
Crise post-covid-19: de meilleures normes, pas de nouvelles normes
La pandémie a mis en évidence de nombreuses fragilités dans nos économies et a creusé les inégalités existantes, tout en soulignant le besoin de résilience, d’innovation et de coopération. Les problèmes d’avant la crise, notamment la quantité et la qualité insuffisantes des emplois, les inégalités croissantes, le réchauffement climatique et les migrations, la non-durabilité du système alimentaire industriel actuel, vont s’aggraver considérablement en raison des mesures prises pour répondre à l’urgence sanitaire. Cette situation dépeint clairement la pire crise, sur le plan humanitaire, social et économique, depuis la Seconde Guerre mondiale. La question clé est maintenant de savoir si, une fois l’urgence sanitaire terminée, nous voulons revenir au monde tel qu’il était avant la COVID-19. Quel avenir voulons-nous ? Les choses ne seront plus les mêmes ; il nous appartiendra de trouver des réponses qui nous guideront vers un monde qui offre à tous les peuples un avenir meilleur, pour de nombreuses générations.
Comme l’a mentionné le Secrétaire Général des Nations unies, « nous avons la responsabilité de nous rétablir en meilleur état. La crise financière de 2008 a clairement démontré que les pays dotés de systèmes de protection sociale solides étaient ceux qui souffraient le moins et qui se remettaient le plus rapidement de ses conséquences. »
L’économie sociale et solidaire
Un acteur clé pour façonner une reprise «centrée sur l’être humain et attentive à la planète»
Promouvoir l’accès aux droits fondamentaux, en particulier pour les personnes les plus vulnérables ; Générer des solutions innovantes au niveau local ; Soutenir une transition juste ; Agir comme un “antidote” anticyclique.
Dr Harry VIDEROT propose aux gouvernements d’encourager les investissements et les politiques à long terme dans l’économie plurielle et concevoir des indicateurs supplémentaires de progrès vers le bien-être. Que les réseaux d’ESS continuent à accroître leur présence sur les territoires et soient présents dans tous les circuits nécessaires à la vie (production, consommation, financement, secteur du logement, alimentation, etc.), et qu’ils renforcent également leurs relations avec les mouvements sociaux et les diverses initiatives déjà présentes dans de nombreuses communautés, Repenser et de réfléchir aux nouveaux modèles de société post-COVID, dans lesquels la promotion de l’Économie Sociale Solidaire (ESS) semble plus urgente que jamais.
Dr Harry VIDEROT
Consultant senior en Management des entreprises et organisations