Tenue du 15 au 17 octobre 2020, la 8ème édition du Salon africain de l’invention et de l’innovation technologique a permis au docteur Béninois Sidi Imorou Rachidi de remporter le « Prix du Président de la République du Congo ». Ceci, grâce à son invention dénommée « Antoukit ».
Sylvestre TCHOMAKOU
Autrefois absents aux grands rendez-vous, les chercheurs béninois se révèlent davantage au public africain et autres. C’est ce qu’il convient de retenir du succès enregistré par « Antoukit », innovation de l’universitaire béninois, Sidi Imorou Rachidi présentée au Salon africain de l’invention et de l’innovation technologique (Saiit) qui s’est déroulé au Congo. Jugée originale, cette invention qui a valu au lauréat le prix décerné, est d’une valeur de six millions (6.000.000 f cfa), soit le plus grand prix de l’édition 2020 dudit salon. « Antoukit », d’après les explications de l’inventeur, n’est rien d’autre qu’undispositif de dépistage instantané à usage unique des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Cette fabrication contient essentiellement des objets médicaux à savoir, du coton, une pince à badigeonner, un spéculum à usage unique et des solutions correctes en dose unitaire. Le dispositif permet en effet, de remédier aux solutions de dépistage qui ne sont pas toujours prêtes pour l’emploi. Mieux, cette réussite technologique est aussi censée remédier aux solutions trop diluées qui donnent parfois des résultats incorrectes et au manque de matériel pour le dépistage, notamment les pinces, le spéculum et le coton, selon Sidi Imorou Rachidi. “Antoukit” à ses dires, peut être conservé durant une année. A l’en croire, très prochainement, le kit “Antoukit” sera accessible à toutes les femmes partout au monde à un montant non au dessus de dix mille francs CFA pour le dépistage complet du col de l’utérus. Une manière pour lui de contribuer à la lutte contre ce mal qui sévit d’année en année dans le rang des femmes. Pour concrétiser ce rêve, il n’a pas manqué de saisir l’opportunité que représentait le Salon, pour en appeler au soutien de tierces personnes ou institutions afin de faciliter la multiplication du dispositif qui jusque-là, se fait sur fonds propre.
Un progrès approuvé par l’OMS
Sur la reconnaissance de cet outil technologique par l’instance suprême de la santé dans le monde, l’universitaire ne manque pas d’assurance. A l’en croire, après avoir validé cette technique, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) l’a recommandé aux Etats en développement. Ce, du fait de son faible coût et des résultats immédiatement disponibles, permettant de résoudre le problème des patientes perdues de vue et une prise en charge immédiate. « Sur la base des estimations de l’Oms, si rien n’est fait, le nombre de décès liés au cancer du col de l’utérus pourrait atteindre 416.000 en 2035, dont 80% dans les régions les moins avancées. Ces chiffres nous interpellent en tant que décideurs dans le monde entier, en tant que gouvernants, praticiens et êtres humains», a-t-il clamé à l’occasion. Cette innovation se veut donc d’amener les femmes à connaître au plus tôt, leur état sérologique par rapport au cancer de l’utérus, pour ne plus attendre que le mal soit au stade avancé avant d’entamer les soins et d’éviter le pire. Car cette maladie peut être guérie à 100% si le dépistage s’est fait précocement et le traitement est rapide. Il est à indiquer que le brevet de ce produit qui a été mis au point avec le concours de trois autres enseignants est en cours d’obtention. Néanmoins, la méthode elle, est déjà validée selon Imorou Rachidi.