Hausse des transactions financières via les comptes de monnaie électronique dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Selon le rapport semestriel de surveillance des moyens et services de paiement à fin décembre 2020, le montant des opérations est estimé à 20.451,66 milliards de francs CFA contre 1,16 milliard d’opérations pour une valeur de 12.346,56 milliards de francs CFA à fin juin 2020, soit des accroissements de 50% en volume et de 65,65% en valeur.
Abdul Wahab ADO
Dans son rapport semestriel de surveillance des moyens et services de paiement à fin décembre 2020, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) indique que le nombre de transactions via les comptes de monnaie électronique s’est établi à 1,74 milliard représentant une valeur de 20.451,66 milliards de francs CFA contre 1,16 milliard d’opérations pour une valeur de 12.346,56 milliards de francs CFA à fin juin 2020, soit des accroissements de 50% en volume et de 65,65% en valeur. Pour la BCEAO, cette progression enregistrée au niveau de tous les opérateurs s’explique par : la diversification des offres de services financiers numériques (ouverture de nouveaux corridors de transfert, services bank to wallet et wallet to bank (B2W/W2B), collecte de fonds, etc.) ; l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché ; la poursuite des efforts de digitalisation des paiements des Etats ; l’adhésion continue des populations aux services financiers mobiles. Selon le rapport semestriel de surveillance des moyens et services de paiement à fin décembre 2020, au cours du deuxième semestre 2020, les faits marquants ont essentiellement porté sur l’agrément des sociétés Small World Financial Africa (SWFA) et Africa Digital Finance (DAF) en qualité d’établissement de monnaie électronique en Côte d’Ivoire. Les principales préoccupations exprimées par les établissements de monnaie électronique lors des rencontres par visioconférence ont concerné la rémunération de l’épargne en monnaie électronique et la réglementation des FinTech dans l’Union. A cet égard, il a été rappelé que la collecte de l’épargne et l’activité de crédit relèvent exclusivement des habilitations des banques et des Systèmes Financiers Décentralisés. En outre, il a été indiqué aux émetteurs que la Banque Centrale a créé, depuis février 2020, un Comité FinTech qui a pour mission de promouvoir un développement harmonieux des FinTech de l’UMOA afin de tirer parti des opportunités qu’elles présentent pour le développement de l’utilisation des instruments de paiement modernes et le renforcement de l’inclusion financière des populations, tout en préservant la stabilité du système financier de l’UMOA.
Augmentation des transactions au niveau de tous les émetteurs
Le rapport semestriel de surveillance des moyens et services de paiement à fin décembre 2020 indique que le nombre de transactions intra-UEMOA est ressorti à 7,32 millions pour une valeur de 344,39 milliards de francs CFA à fin décembre 2020 contre 4,52 millions d’opérations évaluées à 228,68 milliards de francs CFA à fin juin 2020, soit des hausses de 61,95% et 50,60% respectivement en volume et en valeur. Cette situation s’explique notamment par la campagne agricole du café-cacao en Côte d’Ivoire et les fêtes de fin d’année. Les réceptions de fonds internationaux sur les comptes de monnaie électronique se sont établies à 200.100 transactions pour une valeur de 11 milliards de francs CFA à fin décembre 2020 contre 130.986 opérations estimées à 7,31 milliards de francs CFA à fin décembre 2020, soit des augmentations de 52,76% en volume et 50,62% en valeur. Ces progressions s’expliquent principalement par l’exploitation du service de réception de fonds internationaux par les établissements de crédit au Bénin, au Burkina Faso et au Mali, en partenariat avec les établissements de monnaie électronique à l’instar de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Les émetteurs de monnaie électronique ont déclaré 24.617 cas de fraudes pour un montant de 274,32 millions de francs CFA contre 35.440 cas pour une valeur de 766,61 millions de francs CFA le semestre précédent, soit des baisses de 30,54% et 64,22% respectivement en volume et en valeur.